Recettes et Nutrition

RATION FRAICHE / MENAGERE / BARF (biologically appropriated raw food)

Une alimentation non industrielle équilibrée et sûre pour l’animal et son environnement… est-ce possible ?

Le furet est un prédateur carnivore strict. Son régime alimentaire naturel le conduit à chasser et consommer de nombreuses petites proies, selon la disponibilité. Comme pour tous les carnivores, il consomme une proie entière avec sa peau, la peau n’est pas digéré, et cela permet d’apporter ce qu’on appelle le lest non digestible (de la fibre en petite quantité). Mais pour le reste, les furets sont exposés à des produits végétaux uniquement par le biais du contenu du tube digestif des proies consommées. La proportion d’éléments végétaux est donc négligeable, de l’ordre de 1-3%MS dans l’alimentation naturelle du furet.

Comment être sûr que la ration ménagère est équilibrée ? tout l’art du nutritionniste est de proposer une alimentation (les aliments et leur façon d’être distribués)qui soit bien acceptée, qui couvre l’appétit, et tous les besoins nutritionnels, car c’est cela qui garantie le maintien du poids mais aussi la santé. Si les besoins nutritionnels ne sont pas couverts, on est certain de créer des maladies à plus ou moins long terme. C’est pour cela que tous les ingrédients de la ration compte, pas seulement certains. Tous. Ne décidez pas de supprimer tel ou tel au prétexte que vous pensez que c’est inutile. Tous comptent.

La viande apporte les protéines, lipides et calories. Le lest est mimé par l’apport de son de blé, il permet un bon transit. L’huile de colza, bien que végétale, apporte les acides gras essentiels (acide linoléique, omega 6 et acide alpha-linolénique, omega 3), que l’on peut trouver dans des organes improbables des proies (cerveau, yeux…). On peut adjoindre un peu d’huile de poisson (apportant EPA+DHA, des omega 3 particuliers), mais cela ne remplace pas l’huile de colza. On complète avec un complément minéral vitaminé adapté (avec calcium, 12 vitamines, 6 oligo-éléments…), qui permet de couvrir, en les maitrisant, les apports en minéraux, vitamines et oligo-éléments qui viennent compléter la liste des ingrédients (pour le remplacer, il faudrait apporter foie, cerveau , reins, coeur… mais les quantités sont bien aléatoires, on ne peut donc rien garantir).

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L’alimentation fraiche ou carnée ou ménagère a longtemps été décriée, tant par les vétérinaires que par le grand public. Considérée peu hygiénique, déséquilibrée et à l’origine d’une certaine agressivité chez le furet, elle était cantonnée au nourrissage des furets d’élevage au sein de grandes fermes ou utilisée chez quelques passionnés.

Ces dernières années, l’augmentation d’un certain nombre de maladies, et nos travaux sur le risque associé à l’alimentation industrielle (sec comme humide) en comparaison d’une ration fraiche équilibrée (Blanchard et al., 2018) a conduit de nombreux praticiens à revenir sur le régime carné et à prescrire une alimentation plus proche des besoins nutritionnels réels, y compris dans diverses situations cliniques critiques.

Des exemples de recettes et les modalités de préparation sont mis à votre disposition :

Les recettes pour nourrir le furet en ration fraîche ou ménagère sont disponibles ici sur le Blog du DrVet G. Blanchard, spécialiste en nutrition clinique vétérinaire

Pour convertir un furet à une alimentation fraîche, quelques astuces sont parfois nécessaires… Ces informations sont mises à disposition, à la suite de leur collaboration et partage d’expérience par le Drs Vétérinaires Adeline Linsart (CHV St Martin Bellevue) et Géraldine Blanchard, à consulter ici –  c’est le fruit d’un long travail, merci de les citer si vous utilisez ces informations.